le cri du papillon

J'ai l'honneur  d'inaugurer (enfin !) cette section de mon blog avec des textes de Corinne.  C'est sans doute l'une des plus douées des poétesses que je connaisse.  Sa sensibilité à fleur de peau, son humanité et sa plume toute personnelle s'harmonisent pour créer des textes d'une rare intensité et d'une profonde vérité.

La fleur est une aube
Crépuscule de senteurs
Vent nu d'hirondelles

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Douleur d'un air de septembre
La lune s'envole
Des doigts de fée sur ton coeur

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Les jardins envolent les saisons
Papillonne le vent
Sur ton doigt
L'alliance dort

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Un champ d'orges sous la pluie. Le vent. La guerre est lasse.

Dans l'écume des secondes, cerises éclatées au monde,

l'enfant joue à "qui perd gagne"

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J'aime
Par-dessus les nuages
La blancheur de l'écume
Les étoiles

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Quoi
de plus doux
que le bleu
de la nuit
qui se lève
au détour
des branchages de l'hiver ?

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Les lucioles
Je n'en ai jamais vues
Mais dans l'infime de la nuit
Elles m'éclairent sans doute un peu

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Une nuit comme une autre nuit
Brusquement
Une main saisissant le cou
Le regard étonné de rien
Comme si la chose était attendue
Espérée.
La main rejoint l'autre main
Prudemment
Le temps n'existe plus
La bouche devient une rose et s'évanouit doucement sur la peau
Et puis le moment inespéré revient
La main frôle la nuque
Les regards s'incorporent
Et puis
Plus rien
Rien que le bonheur de l'instant vécu.

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Le jour se lève
Sur la page endormie de son linceul
Les étoiles dans le ciel glacial d'une nuit d'octobre
Eclatent la joie des enfants disparus

Au coin d'un feu de forêt
Les cerfs brament à travers la brume
Le silence brûle
La terre respire
L'écume des cœurs qui ont aimé s'élève

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Dans ses yeux
L'errance d' ombres silencieuses
Enfance lointaine et suspendue
A des murailles
Impénétrables